Acteur, partenaire, expert, tels sont les qualificatifs désignant le malade dans la nouvelle relation qu’il entretient avec le corps médical sous le concept « d’alliance thérapeutique». Mais ces rôles font-ils toujours sens pour lui ?
Le changement de paradigme qui s’est amorcé au début des années 2000 avec la loi Kouchner tente de restituer au patient une part d’autonomie, voire lui attribuer une compétence dans les décisions thérapeutiques qui le concernent.
Annoncer la maladie grave, l’entrée en phase palliative ou bien l’arrêt des traitements oncologiques interroge le corps médical partagé entre l’obligation d’informer et la volonté de ne pas blesser. C’est dans ce moment de tension éthique qu’il se rappelle ce commandement fondateur Primum non nocere. En premier ne pas nuire.
Trouver les bons mots au bon moment.
Un pari délicat se profile alors dans le discours : comment désamorcer le pouvoir évocateur des mots dont la nature même ramène à l’image du mourir (cancer, tu meurs, mort fine…) ? Comment s’approprier le langage de la bienveillance, du bien à autrui, face à l’altération de l’état du patient dans une société où force et beauté des corps revendiquent le monopole de la bonne santé ?
Si les mots s’énoncent à travers le timbre des voix, ils s’expriment aussi par le regard, les gestes qui rassurent et se soucient de l’autre. Sans doute les mots ont-ils de nombreux alliés pour atteindre cette position de sollicitude face à la vulnérabilité ?
La relation soignant/soigné s’inscrit dans une dynamique relationnelle empreinte d’affects, de sentiments et d’émotions. Comment peut-elle être réinventée et trouver une place plus authentique dans l’engagement soignant ?
Et pour nous professionnels ? D’autres mots encore nous exposent à leurs résonnances douloureuses : ne pas réanimer, sédation, obstination déraisonnable…
Nous vous invitons à partager ces réflexions sous l’éclairage du philosophe, de l’oncologue, du gériatre et du psychiatre. Les soignants poursuivront le débat avec l’exposé de cas cliniques issus de leur pratique.
Vous qui rencontrez dans votre profession ces situations à la fois difficiles, riches et humaines, bienvenue à cette journée d’échanges.
Catherine Ciais, Médecin Christine Rivat, Assistante Médicale
Anne Fogliarini, Médecin
Durée : 1 jours – 7 heures
Public : Tout personnel soignant confronté aux patients atteints en soins palliatifs
08h00 – Accueil des participants
08h45 – Allocution d’ouverture / Dr A. Fogliarini – Pr. J-M Ferrero
09h00 – L’impact des mots : ménager ou dire vrai ?
09h30 – Pratique de la sédation : quels mots pour quelles représentations ? / Dr I. Chazot
10h00 – Pause café
10h30 – L’obstination déraisonnable : n’ayons pas peur des mots / Pr G. Bernardin
11h00 – Relations de soins : le pouvoir des mots / Dr F. Cherikh
11h30 – Discussion
12h00 – Déjeuner libre
14h00 – Table ronde pluridisciplinaire autour de cas cliniques présentés par des soignants
15h15 – Pause
15h45 – Table ronde : suite
17h00 – Clôture du congrès / Dr A. Fogliarini
Évaluation de la journée de formation